Celle qui n'avait pas vu plus loin que son nez...
Chaleur et lentilles de contact ne font pas bon ménage...
Deux jours qu'il fait chaud à ruisseler... Mais ce soir plus qu'hier encore mes lentilles ont été une vraie torture... Je ne vois pas à plus de deux mètres, avec les corrections des yeux et ça tombe bien car j'aimerai ne plus rien voir, et ne plus rien ressentir non plus...
Certes pleurer dans les deux cas, la brume sur les lentilles et la brume sur le moral, est salvateur... trois secondes, la brume des yeux n'est que momentanément nettoyer par les larmes et celle du moral fait place à une immense poids sur le corps... une espère de baisse de tension énorme, les jambes qui tremblent, les bras qui cèdent...
Demain, la brume des yeux aura été noyées par le produit miracle, qui garde les petites membranes humides et correctives... Demain, la brume sur le moral sera encore là, c'est sûr et pire encore car la nuit ne porte malheureusement pas conseil dans ces cas... Parce que ce soir encore une fois je me sens seule, une journée dure, très dure, éprouvante physiquement parce que rien ne va... et que devoir raccourcir son déjeuner déjà tronqué et sur le coin du bureau pour une demande quasi impossible du supérieur hiérarchique ça commence à être trop, que se salir à mettre le nez dans les archives pour trouver une feuille qui est restée là depuis des années mal classée c'est déjà trop... que vouloir faire de l'humour et n'avoir toujours pas compris que c'est mal vu c'est toujours trop, que réussir sa mission impossible malgré tout c'est pas si mal mais que devoir encore une fois ressentir le besoin de se justifier et n'avoir de réponse qu'un "alors démissionne" me brise...
Voilà ce soir vous ne comprendrez sûrement pas grand chose à mon abattement mais je suis brisée, un peu plus, fendillée, sécouée, chamboulée, attristée... parce que je ne sais pas rester à ma place et qu'on m'a fait croire que j'en avais une...
Que ma démission n'est pas d'actualité mais il ne faut jamais dire jamais... parce qu'avant ça je vais faire bonne figure et stopper pour de bon ces puérilités, ces accès de non confiance et de n'en faire jamais assez...
Assez, c'est l'état d'esprit de mon moral...
Ce soir j'ai mis les lentilles au repos mais malgré les lunettes je n'y vois pas mieux tant mes yeux sont couverts de brumes de tristesse... et je suis tellement fatiguée...